Cette contribution met l’accent sur le rôle de la langue au sein des argumentations mises en place lors du débat sur l’euro (1998-2002). De même qu’une langue, la monnaie unique a produit, comme toute monnaie, des interactions individuelles parmi les acteurs qui allaient l'utiliser. Son habillage symbolique s'est effectivement fait aussi par son nom: l'argumentation construite en faveur ou contre l'euro a mobilisé une terminologie presque grammaticale. Les différentes appellations liées à l'euro dévoilent la spécificité politique et historique auxquelles il était associé. La langue devient donc un « arsenal potentiel » pour argumenter et nommer à la fois l’euro et les affrontements politiques auxquels la définition de la monnaie nationale n’a pas échappé.