Que cachent les "termes barbares" de la crise financière internationale? Hétérogénéités méta-énonciatives à l'oeuvre dans des discours sur des faits économiques et financiers
Avec la crise financière internationale, des termes, anglo-saxons pour la plupart, ont été́ propulsés sur le devant de la scène médiatique, obligeant les journalistes à un effort de vulgarisation, par le biais de stratégies explicatives de ces jargons incompréhensibles que constituent, pour le grand public, les terminologies. En ces lieux d’émergence, sur la chaine discursive, de « mots venus d’ailleurs », points de rencontre entre l’énonciateur (le journaliste- vulgarisateur) et les mots « de l’autre » (les termes des économistes), viennent se glisser des commentaires métalinguistiques évaluatifs du type « Derrière ce nom barbare se cache... », « Connu sous le terme barbare de... », « Ce sigle barbare désigne... ». C’est sur cette « barbarie du terme », altérité́ explicitement pointée, que cette contribution entend se pencher, à travers la description des dispositifs de reformulation des termes à l’intérieur desquels l’épithète « barbare » est mobilisée, et l’analyse de la fonction discursive de cette dernière.