Cet article entend analyser les emplois et fonctions des points de suspension dans l’œuvre romanesque de Paul Gadenne. Évoquant à la fois une présence et une absence, le signe de ponctuation, en cooccurrence avec les formes lexicales “silence”, “silencieux/se”, “silencieusement” et d’autres mots et expressions exprimant le silence, participe de la représentation et de mise en scène discursive de cet élément fondamental de la poétique gadennienne. À partir des principales études sur la ponctuation et sur le silence, la présente étude montre comment les points de suspension, “aptes à exprimer toutes sortes de silences”, contribuent, dans les dialogues et dans les passages plus narratifs, telle une caisse de résonnance, à construire la matérialité visuelle, sonore, temporelle du silence.